Petit texte poétique que j'ai écrit dans un train en Allemagne, sur ces fourmillières moroses que sont les gares...
Avez-vous déjà observé vos contemporains dans une gare? Scrutés leurs visages déjà morts? La gare de Cologne par exemple. En dessous des rails, dans la galerie marchande souterraine menant à la Cathédrale, un flux constant de spectres minés par le stress et la fatigue s'agite. Des visages impassibles ou soucieux sans fin. Des gens aux gestes mécaniques qui n'en ont rien à foutre de votre gueule. Et que ça se bouscule, et que ça se marche sur les pieds ! Ne dites pas pardon surtout ! Ils sont tous laids. Pas laids dans le sens où ils ont un physique disgracieux. Laids dans le sens où leurs visages n'expriment plus rien, sinon l'ennui et la lassitude. On n'est pas responsables de la tête que l'on a, par contre on est responsable de la gueule que l'on fait ! Regardez leurs faces, regardez encore. Contemplez-les, analysez-les ! Ces individus au comportement machinal, déshumanisé, toujours se croisent sans jamais se prêter la moindre attention mutuelle. La routine et la monotonie les ont déjà détruits, ravagés. Les plus jeunes semblent encore bouger encore, mais la moyenne - s'il en est une - qui tourne autour de 40-50 ans, n'est qu'une horde de momies qu'une vie de banalité a enveloppé de ses bandages de rouille. Hé, vous m'entendez?? Sur vos visages, il n'y a plus ni passions ni amours ni haines ! Suicidez-vous, bordel, sinon vous en avez encore pour quelques décennies de vie médiocrement merdique ! Mes cris se perdent dans le hall de la gare, vous n'écoutez pas. Comme d'hab'. Plutôt que d'être un vaste tombeau coloré rempli de cadavres ambulants, j'aimerais que cette galerie marchande soit pleine de vie. Vite, une orgie dans la gare ! Faites couler à flots cette bière dont vous êtes experts, chers teutons, mettez la musique à fond, renversez les étalages de merdes honteusement chères qu'on vous vend et baisez avec votre prochain jusqu'à évanouissement ! Stoppons-là cette utopie délirante, j'ai un train à prendre. Retour sur les quais, près d'un cadre en pleine crise de la quarantaine baillant à s'en décrocher la mâchoire. Tout est froid. Les hideuses structures métalliques faisant office de toit, le comportement des gens, le température, les couleurs (ou plutôt l'absence de couleurs). Tout est froid. Une vois inhumaine grésille à travers des haut-parleurs et retentir à travers les structures, glaciale. Dingue, on se croirait dans "1984" d'Orwell. Définitivement glauque. Le train arrive enfin et je m'y engouffre après avoir recherché le bon wagon. Je vous épargne l'interminable recherche du siège, dans une file d'ados impatients, valises au point et sacs à l'épaule. Je pus enfin m'assoir, boire du soda et bouffer des bonbecs comme un gros porc, en regardant la pluie s'écrasait à grosses gouttes sur la vitre.
Avez-vous déjà observé vos contemporains dans une gare? Scrutés leurs visages déjà morts? La gare de Cologne par exemple. En dessous des rails, dans la galerie marchande souterraine menant à la Cathédrale, un flux constant de spectres minés par le stress et la fatigue s'agite. Des visages impassibles ou soucieux sans fin. Des gens aux gestes mécaniques qui n'en ont rien à foutre de votre gueule. Et que ça se bouscule, et que ça se marche sur les pieds ! Ne dites pas pardon surtout ! Ils sont tous laids. Pas laids dans le sens où ils ont un physique disgracieux. Laids dans le sens où leurs visages n'expriment plus rien, sinon l'ennui et la lassitude. On n'est pas responsables de la tête que l'on a, par contre on est responsable de la gueule que l'on fait ! Regardez leurs faces, regardez encore. Contemplez-les, analysez-les ! Ces individus au comportement machinal, déshumanisé, toujours se croisent sans jamais se prêter la moindre attention mutuelle. La routine et la monotonie les ont déjà détruits, ravagés. Les plus jeunes semblent encore bouger encore, mais la moyenne - s'il en est une - qui tourne autour de 40-50 ans, n'est qu'une horde de momies qu'une vie de banalité a enveloppé de ses bandages de rouille. Hé, vous m'entendez?? Sur vos visages, il n'y a plus ni passions ni amours ni haines ! Suicidez-vous, bordel, sinon vous en avez encore pour quelques décennies de vie médiocrement merdique ! Mes cris se perdent dans le hall de la gare, vous n'écoutez pas. Comme d'hab'. Plutôt que d'être un vaste tombeau coloré rempli de cadavres ambulants, j'aimerais que cette galerie marchande soit pleine de vie. Vite, une orgie dans la gare ! Faites couler à flots cette bière dont vous êtes experts, chers teutons, mettez la musique à fond, renversez les étalages de merdes honteusement chères qu'on vous vend et baisez avec votre prochain jusqu'à évanouissement ! Stoppons-là cette utopie délirante, j'ai un train à prendre. Retour sur les quais, près d'un cadre en pleine crise de la quarantaine baillant à s'en décrocher la mâchoire. Tout est froid. Les hideuses structures métalliques faisant office de toit, le comportement des gens, le température, les couleurs (ou plutôt l'absence de couleurs). Tout est froid. Une vois inhumaine grésille à travers des haut-parleurs et retentir à travers les structures, glaciale. Dingue, on se croirait dans "1984" d'Orwell. Définitivement glauque. Le train arrive enfin et je m'y engouffre après avoir recherché le bon wagon. Je vous épargne l'interminable recherche du siège, dans une file d'ados impatients, valises au point et sacs à l'épaule. Je pus enfin m'assoir, boire du soda et bouffer des bonbecs comme un gros porc, en regardant la pluie s'écrasait à grosses gouttes sur la vitre.
Dernière édition par TonyLibertaire le Mer 25 Mar - 23:43, édité 1 fois