Julien Coupat libre, un revers pour MAM
Par GAËL COGNÉ, PATRICIA TOURANCHEAU
De son visage, on ne connaît que quelques photos volées, livrées par les policiers à la presse. On n’en verra pas plus. Julien Coupat, dernier des mis en examen incarcéré dans l’affaire de Tarnac, est sorti, hier, vers 17 heures, par la porte arrière de la prison de la Santé, planqué dans le coffre d’une 206 break. Après plus de six mois, il est libre, sous condition de verser 16 000 euros de caution, de vivre chez lui à Montreuil, ou chez ses parents, à Rueil-Malmaison (avec pour voisine Michèle Alliot-Marie). A dix jours des européennes, la gauche a saisi l’opportunité de dénoncer un «fiasco judiciaire». Le député Arnaud Montebourg est allé jusqu’à exiger le départ de Michèle Alliot-Marie, tandis que les Verts comptent demander l’ouverture d’une enquête parlementaire. La ministre de l’Intérieur a répondu à ses détracteurs que la libération de Coupat s’inscrivait dans une «procédure normale».
«Plus nécessaire». Julien Coupat a été entendu pour la cinquième fois, mercredi, pendant six heures trente, par le juge d’instruction, Thierry Fragnoli. Sa sortie avait été prévue dès la veille en concertation entre le parquet et le juge. «Nous avons considéré que dans l’état des investigations, il n’était plus nécessaire de le maintenir en détention», indique-t-on de source judiciaire. «Il n’y a plus de risque de concertation frauduleuse, ni de risque de disparition ou déperdition de preuves, ni de pressions sur les témoins.»
«Délirante». Pourtant son avocate, Irène Terrel, ne décolère pas : «La remise en liberté de Coupat a été aussi délirante que les interpellations, avec une précipitation grotesque du parquet à communiquer, alors que depuis six mois, le même parquet, qui représente le pouvoir politique, s’acharne contre lui, déposant un référé-liberté pour l’empêcher de sortir et le qualifiant même, le 14 novembre, de "chef d’une structure violente à caractère terroriste". Tout ceci signe d’un sceau absolument certain l’instrumentalisation de cette affaire à des fins politiques.» Au nom des autres avocats de la défense, elle «réclame l’abandon de toutes les poursuites» et risque de faire appel du placement sous contrôle judiciaire à cause d’une «caution supérieure à 10 000 euros»,«ce qui est choquant et inacceptable».
Sans triomphalisme, les comités de soutien ont indiqué par un communiqué que «la libération de Julien n’est pas une "victoire". C’est au mieux un camouflet pour tous ceux qui nous ont attaqué.» Et d’annoncer une grande manif, aux Halles, le jour de la fête de la musique.
Source : www.liberation.fr
Par GAËL COGNÉ, PATRICIA TOURANCHEAU
De son visage, on ne connaît que quelques photos volées, livrées par les policiers à la presse. On n’en verra pas plus. Julien Coupat, dernier des mis en examen incarcéré dans l’affaire de Tarnac, est sorti, hier, vers 17 heures, par la porte arrière de la prison de la Santé, planqué dans le coffre d’une 206 break. Après plus de six mois, il est libre, sous condition de verser 16 000 euros de caution, de vivre chez lui à Montreuil, ou chez ses parents, à Rueil-Malmaison (avec pour voisine Michèle Alliot-Marie). A dix jours des européennes, la gauche a saisi l’opportunité de dénoncer un «fiasco judiciaire». Le député Arnaud Montebourg est allé jusqu’à exiger le départ de Michèle Alliot-Marie, tandis que les Verts comptent demander l’ouverture d’une enquête parlementaire. La ministre de l’Intérieur a répondu à ses détracteurs que la libération de Coupat s’inscrivait dans une «procédure normale».
«Plus nécessaire». Julien Coupat a été entendu pour la cinquième fois, mercredi, pendant six heures trente, par le juge d’instruction, Thierry Fragnoli. Sa sortie avait été prévue dès la veille en concertation entre le parquet et le juge. «Nous avons considéré que dans l’état des investigations, il n’était plus nécessaire de le maintenir en détention», indique-t-on de source judiciaire. «Il n’y a plus de risque de concertation frauduleuse, ni de risque de disparition ou déperdition de preuves, ni de pressions sur les témoins.»
«Délirante». Pourtant son avocate, Irène Terrel, ne décolère pas : «La remise en liberté de Coupat a été aussi délirante que les interpellations, avec une précipitation grotesque du parquet à communiquer, alors que depuis six mois, le même parquet, qui représente le pouvoir politique, s’acharne contre lui, déposant un référé-liberté pour l’empêcher de sortir et le qualifiant même, le 14 novembre, de "chef d’une structure violente à caractère terroriste". Tout ceci signe d’un sceau absolument certain l’instrumentalisation de cette affaire à des fins politiques.» Au nom des autres avocats de la défense, elle «réclame l’abandon de toutes les poursuites» et risque de faire appel du placement sous contrôle judiciaire à cause d’une «caution supérieure à 10 000 euros»,«ce qui est choquant et inacceptable».
Sans triomphalisme, les comités de soutien ont indiqué par un communiqué que «la libération de Julien n’est pas une "victoire". C’est au mieux un camouflet pour tous ceux qui nous ont attaqué.» Et d’annoncer une grande manif, aux Halles, le jour de la fête de la musique.
Source : www.liberation.fr