Quand le culte de l'enfant-roi mérite un grand coup de pied au derrière ...

En écoutant tranquillement le JT de 20 heures, lundi dernier, je tombe sur une information ahurissante. En Côte-d'Or, un instituteur, Jean-Paul Laligant, a été condamné à 500 euros d'amende avec sursis pour "violences sans incapacité sur mineur de moins de 15 ans". Pourquoi ? Eh bien, M. Laligant a eu le malheur de convoquer dans son bureau un élève de CM1 qui avait pour habitude d'exposer ses parties intimes à la vue de ses camarades. Pour le dissuader de recommencer, l'enseignant brandit devant lui un cutter en disant "je coupe tout ce qui dépasse". Ô, que n'a-t-il pas fait ! Les parents, offusqués par le geste du professeur, ont aussitôt porté plainte, sous prétexte que leur gosse aurait été "traumatisé". Le pauvre chou ! Enfin, faut quand même pas se moquer du monde ; un enfant de neuf ans qui montre son sexe à ses camarades me semble déjà sérieusement traumatisé !

Le pire dans l'histoire, c'est que le tribunal correctionnel de Dijon a reçu la plainte ! Après neuf heures de garde à vue, le malheureux instituteur écope donc d'une amende cinq cent euros avec sursis. Désormais détenteur d'un casier judiciaire, il a par conséquent été suspendu par son académie et est donc interdit d'exercer. Il exprimait son inquiétude sur l'irruption du judiciaire à l'école et sur les dérives démagogiques et sécuritaires de la justice moderne au Journal, en déclarant, non sans ironie : " Bientôt il va falloir un port d'arme aux enseignants se servant de ciseaux, et un gendarme à l'entrée de chaque classe pour les surveiller ! ". Force est de constater, il est vrai, que la démagogie de la justice, qui illustre bien ici superbement à quelles dérives peut mener la politique de l'enfant roi si bien intégrée à notre hypocrite société moderne, atteint des sommets.

L'incompréhension atteint également les habitants du village de M. Laligant, qui s'indignent d'un tel verdict : "Il n'a rien fait du tout, il essayait juste de corriger un enfant ! Mais pas par la force ; cette condamnation est donc parfaitement injustifiée", proteste une collègue du professeur. Injustifiée et pourtant approuvée par le tribunal. Cependant, l'enseignant a décidé de faire appel.

Je suis effrayé par ce fait divers, qui illustre une dérive extraordinaire assez représentative de la société actuelle. L'autorité de l'enseignant est bafouée, méprisée ; force est de constater, parallèlement, l'inquiétante multiplication des agressions envers les professeurs. La politique de l'enfant-roi, encouragée avec démagogie par notre société actuelle (au travers, par exemple, l'utilisation de l'image des enfants dans la publicité) conduit à un total renversement du schéma classique de l'autorité. Est-il besoin de violence pour éduquer un enfant ? Certainement pas ! Est-il besoin d'une certaine fermeté, d'autorité, de cadres clairs et définis, afin de construire psychologiquement et moralement un être humain en formation ? La réponse est oui. A l'heure actuelle, un laxisme évident est observable chez certains parents. Je ne parle pas au hasard ; chaque jour que la Terre fait, je côtoie des collégiens. Force est de constater l'inquiétante similitude entre les hurlements du sanglier au comble de la traque et les insupportables beuglements, en plein coeur de l'établissement scolaire, de certains pré-ados, assez sommairement structurés du point de vue psychologique et moral ...

Rien n'arrête la beauferie ^^

Certains parents ne savent pas comment éduquer leurs enfants, je pense sérieusement qu'il faudrait que des sortes de cours soient mis en place afin que les parents réapprenent le rôle qu'ils ont à jouer dans l'éducation de leur progéniture.
Et par ailleurs, je suis pour donner plus de pouvoir à l'enseignant sur l'élève.